Technique de pêche au Tenya
Le Tenya : Cocktail leurre et esche « made in Japan »
Encore une de ces nouveautés venues d’Asie, me direz-vous !
Eh bien, pas tout à fait, je dirais plutôt qu’il s’agit là plutôt d’un mode de pêche traditionnel voire ancestral au Japon astucieusement remis au goût du jour par les firmes halieutiques. Il ne s’agit pas, en effet, d’un leurre au sens strict du terme mais plutôt d’un dispositif permettant d’animer correctement un appât sur le fond.
L’ensemble constituant le « Tenya » est composé de trois éléments essentiels :
• un plomb équipé d’un anneau destiné à attacher le corps de ligne, de forme tronconique à large base pour le modèle classique ou plus cylindrique pour une autre variante du « Tenya » appelée « Kabura ».
• un hameçon principal, courbe, solidaire du lest, destiné à assurer une bonne présentation de l’esche et la prise des plus gros poissons.
• un hameçon dit « voleur » destiné à verrouiller l’appât préalablement enfilé sur l’hameçon principal et à assurer les prises des poissons chipoteurs comme les sparidés.
Les principaux appâts à utiliser pour ce type de pêche sont la crevette fraîche, la lanière de seiche ou de maquereau, les petites gambas congelées. Ils devront tous être soigneusement enfilés sur l’hameçon principal ; l’hameçon « voleur » sera ensuite dissimulé à l’extrémité supérieure de l’appât. Il interdira ainsi aux poissons de déchiqueter l’appât sur l’hameçon principal sans se faire prendre. Les dorades sont
des expertes dans ce genre d’exercice !
L’animation de ce « leurre-appât » devra être minimaliste, faite de contacts fréquents avec le fond et de brèves et lentes remontées au-dessus du fond. Il s’agit de simuler du menu fretin en quête de nourriture sur des zones riches en zooplancton.
Tous les poissons sont réactifs à cette technique ; tous les sparidés, auxquels ce mode de pêche est initialement destiné, mais aussi le rouget grondin, la vieille, la rascasse, le lieu et même le bar… En fait, toutes les espèces sont susceptibles de succomber à cette technique qui peut paraître rudimentaire mais qui s’avère, à l’usage, subtile et efficace.
On pêchera essentiellement en dérive sur des fonds se situant entre 10 m à 30 m, sur les tombants de roches, les proximités des épaves, les gravières ou des ridins. Quel qu’en soit l’origine (marée, up welling, …), la présence de courants, toujours synonymes d’apports, nourriciers, sera plus que jamais déterminante.
Cette technique, à priori rustique, utilisée depuis très peu de temps en France, s’avère terriblement efficace en Atlantique comme en Méditerranée. Si vous n’êtes pas convaincu, lors d’une prochaine sortie de pêche à la dorade, faites l’essai ! Vous constaterez très vite l’efficacité extraordinaire de ce mode de pêche.
À bientôt pour d’autres aventures halieutiques.
Alain
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