Cannes Pêche

Cannes Pêche

Les cannes monobrin

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En quelques années, la pêche aux leurres a énormément évolué, autant en matière de leurres qu’en matière de cannes. On est passé des anciennes cannes de trois mètres à des cannes courtes ultra maniables et très légères. Parmi ces cannes courtes, on peut noter la généralisation des cannes monobrins. Cette caractéristique est-elle un réel avantage par rapport aux cannes en deux brins ?

 

Les cannes courtes sont beaucoup plus adaptées aux maniements des leurres que les cannes longues. Les avantages sont multiples : légèreté, maniabilité, facilité d’animation du leurre (déplacement du scion plus facile à gérer qu’avec une canne longue), bras de levier plus court pour les combats… On dira pour simplifier les choses, qu’une canne est courte si elle mesure moins de 2,5m. Bien sûr, il existe quelques exceptions qui confirmeront la règle. En effet, si vous pêchez le bar en waders dans les parcs à huîtres, vous serez à l’aise avec une canne dont la longueur sera comprise en 2,4 et 2m. Mais à l’inverse, si vous pêchez du bord en Bretagne par-dessus les gros blocs de la côte de granite rose, vous aurez nécessairement besoin d’une canne de 2,7 à 3 mètres pour arriver à soustraire votre bannière des rochers.

 

Les différents types d’emmanchements


La plupart des cannes à leurres sont composées de 2 brins égaux. Ces deux brins peuvent s’emboîter l’un dans l’autre selon trois principes différents : l’emmanchement droit, l’emmanchement inversé ou le spigot. L’emmanchement droit est le scion qui vient rentrer dans le talon. Le diamètre du scion étant plus faible que le plus petit diamètre du haut du talon. C’est un type d’emmanchement que l’on peut trouver sur des anciens modèles de cannes en fibre de verre ou sur les cannes en bambou refendu. Mais nous allons voir un peu plus loin que l’emmanchement droit a été remis au goût du jour… Sur les cannes à emmanchement inversé, c’est le scion qui vient couvrir l’extrémité du talon. Le diamètre bas du scion est donc supérieur en diamètre à celui du haut du talon de la canne. Le spigot est un morceau de carbone, pouvant être plein ou creux, qui va relier le talon au scion de la canne. Le blank (la partie en carbone de la canne) a été coupé en deux, le tube de carbone (le spigot) est collé dans le talon et s’emboîte dans le scion. Dans ce cas, le diamètre du scion et du talon sont similaires au niveau de l’emmanchement.

 

Avantages et inconvénients de ces emmanchements


L’emmanchement droit, quand il est placé en milieu de canne, crée une surépaisseur importante qui donne une zone dure qui brise l’action du blank. L’emmanchement inversé est très fiable, très solide et insensible à l’usure : quand les brins s’usent, le talon entre un peu plus profondément dans le scion et compense la perte de matière. Mais il peut modifier l’action des cannes destinées aux pêches légères, c’est pourquoi il est le plus souvent utilisé sur les cannes destinées à des pêches fortes. L’emmanchement par spigot est plus technique à mettre en oeuvre mais il permet de préserver au mieux l’action des cannes de puissance faible à moyenne. Par contre, il est plus fragile et sensible à l’usure. Les constructeurs gardent toujours sur les spigots un centimètre de carbone libre afin de compenser une future usure. En fait, c’est assez rare d’user complètement un spigot (jusqu’à ce que le talon et le scion se touchent). Malheureusement, la canne tombe souvent sur un « accident de parcours » avant cette échéance… En résumé, quel que soit le type d’emmanchement, il va toujours modifier en partie l’action de la canne.

 

Simplicité rime avec efficacité !


En règle générale, les solutions les plus simples sont souvent les meilleures. Cet adage est particulièrement vrai en ce qui concerne les cannes : une canne en un seul brin sera toujours plus performante qu’une canne en plusieurs brins. Nul besoin d’explications ultratechniques, ni de formules mécaniques complexes, cette constatation est évidente et saute aux yeux. Une canne monobrin sera :
- Plus légère, car les emboîtements quels qu’ils soient ajoutent toujours un petit surplus de carbone.
- Plus puissante qu’une canne similaire en deux brins, car il n’y a aucune perte de force dans une liaison.
- Plus solide, car les emmanchements sont des points de faiblesse - Plus précise dans les lancers. En effet, le nerf du blank est respecté sur sa totalité et les torsions sont moindres.
- Son action sera complètement préservée du fait d’un blank de carbone monobrin.
- Meilleure en distance de lancer du fait de l’absence d’emmanchement qui absorbe une partie de la restitution des forces.
- Plus sensitive. En effet, la moindre petite touche est directement transmise dans la main du pêcheur.
En bref, une canne monobrin est plus performante, et de loin, qu’une canne multibrins !


Peut-on sentir la différence ?


C’est une question importante : peut-on sentir la différence dès la prise en main entre deux cannes (l’une en 2 brins et l’autre monobrin) de même puissance annoncée et de même longueur ? Sans parti pris et en toute objectivité : oui ! La différence se ressent très rapidement. Les cannes monobrins sont plus légères et généralement équilibrées différemment. Quand vous prenez en main une canne en deux brins (sans moulinet), elle a souvent tendance à « piquer du nez ». C’est une sensation due au poids situé vers le scion. Cette sensation est inexistante sur les cannes monobrins. L’autre sensation que l’on ressent immédiatement est une impression de « raideur ». A la prise en main, les cannes monobrins donnent l’impression d’être plus raides que leurs homologues en deux brins. En réalité, la force est mieux répartie sur l’ensemble du blank et cette sensation est souvent due à une différence d’action. Généralement les cannes monobrins sont plus rapides que les deux brins. Donc pour une puissance annoncée similaire, la canne monobrin vous donnera une impression plus importante de « raideur ».

Un problème d’encombrement


Il faut bien qu’il y ai un désavantage aux cannes monobrin…et celui ci est majeur : l’encombrement ! En effet, le problème du transport est le seul point noir. Autant il est agréable de pêcher avec une canne monobrin de 2 mètres, autant la transporter devient rapidement un casse tête. C’est d’ailleurs pour cette raison que seule les cannes de 2,10 mètres et moins sont déclinées dans des versions monobrin. Cette longueur correspond à peu près à celle de la plupart des habitacles des véhicules. Mais en réalité, l’avantage d’une canne monobrin pour les pêches en eau douce est surtout valable pour des longueurs de 2,10 mètres et moins. En effet, sur des cannes de 2,40 mètres ou 2,70 mètres, le poids de l’emmanchement, ainsi que son influence sur l’action de la canne, sont dilués sur la longueur et se révèlent moins gênant que sur une canne plus courte.

 

Le talon amovible : une solution !


L’une des solutions trouvées par les fabricants pour limiter ce problème d’encombrement est d’intégrer un talon amovible. Le blank reste en un seul tenant (donc monobrin avec tous les avantages), mais il vient s’emboîter avec un emmanchement droit dans le talon, qui comprend seulement les poignées et le porte moulinet. On peut gagner facilement, suivant le type et la puissance de la canne, de 35 à 60 cm d’encombrement en moins. C’est la solution que l’on trouve en France sur la plupart des cannes de plus de 7 pieds (2,10 mètres) comme celles distribuées par Illex, Sakura, Smith, Zenaq, Tenryu et bien d’autres. Comme nous l’avions vu auparavant, l’emmanchement droit modifie d’une façon importante l’action des cannes. Mais étant donné que le blank s’emboîte dans le talon de la canne et que cette partie précise n’est pas amenée à plier, le problème ne se pose plus. De nombreuses cannes pour l’eau douce sont montées selon le principe talon + blank. Mais c’est pour les pêches exotiques très fortes que cette solution est la plus employée. Les sollicitations mécaniques sont tellement fortes, les poissons tellement puissants et les puissances de freinages tellement importantes que seules les cannes monobrin tiennent le choc.

 

Que choisir ?


En termes de pêche, la réponse est évidente : les cannes monobrins surpassent de loin les autres cannes en plusieurs brins. Mais ceci est valable pour les cannes de 2,5 mètres et moins. En fait, l’idéal serait de posséder des cannes monobrins ainsi que des cannes de même puissance en deux brins pour les voyages. Ceci étant bien sûr simplement limité par le côté financier ! Les cannes monobrins viennent réellement d’apparaître en France depuis 2 années et encore peu de pêcheurs en sont équipés. On trouve d’excellentes cannes monobrins très bien montées pour moins de 200 euros. Il existe pour toutes les pêches aux leurres que nous pratiquons en France ou à l’étranger des cannes monobrins appropriés, de la truite en passant par le brochet ou le bar. Essayez une canne courte monobrin, elle vous semblera trop courte les dix premières minutes et vous ne pourrez plus vous en passer après quelques heures d’utilisation !

Alain

 



02/05/2015
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